L’annonce d’un tarif douanier de 20 % sur toutes les importations aux États-Unis relance le débat sur le protectionnisme. Quels impacts sur l’économie mondiale, américaine et européenne ? Décryptage avec Léa Dauphas, chef économiste chez TAC ECONOMICS.
Un retour du protectionnisme sous l’impulsion de Donald Trump
Le 2 avril 2025, dans l’émission L’Éco du Monde sur BFM Business, Léa Dauphas, chef économiste chez TAC ECONOMICS, a analysé les conséquences potentielles d’un retour offensif du protectionnisme américain. En ligne de mire : une proposition de Donald Trump visant à imposer un tarif douanier de 20 % sur l’ensemble des importations aux États-Unis.
Ce projet s’inscrit dans une logique de “commerce juste”, largement interprétée comme favorable aux intérêts américains, et rappelle les tensions commerciales de la première présidence Trump (2016–2020).
Trois niveaux d’impact d’un tarif douanier généralisé
- Des chaînes de valeur mondiales déjà fragilisées
Selon Léa Dauphas, une hausse généralisée des droits de douane menacerait la structure des chaînes d’approvisionnement mondiales, déjà affaiblies par la pandémie et les tensions géopolitiques. Les entreprises européennes et asiatiques seraient particulièrement exposées, avec un risque de fragmentation durable du commerce mondial.
- Des effets négatifs sur l’économie américaine
Ironie du sort : ce protectionnisme pourrait se retourner contre les États-Unis. En renchérissant les prix à l’importation, ces mesures alimenteraient l’inflation, à contre-courant des efforts de la Réserve fédérale pour la contenir. Les ménages comme les entreprises américaines verraient leurs coûts augmenter.
- Une croissance mondiale menacée
La mise en place de barrières tarifaires unilatérales pourrait déclencher une série de représailles commerciales de la part des partenaires des États-Unis. Résultat : une guerre commerciale mondiale avec, à la clé, un ralentissement marqué de la croissance, notamment dans les pays émergents fortement dépendants du commerce international.
Quelle réponse pour l’Union européenne ?
Face à ces menaces, Léa Dauphas plaide pour une réaction stratégique et coordonnée de l’Union européenne. Cela passerait par :
- Des mesures de rétorsion ciblées
- Des stratégies d’autonomie industrielle
- Une politique technologique renforcée
Toutefois, elle met en garde contre une surenchère protectionniste qui aggraverait l’instabilité économique mondiale.
Vers une réforme du commerce international ?
Ce débat relance une question de fond : les règles actuelles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont-elles encore adaptées ? Léa Dauphas souligne l’incapacité des mécanismes actuels à gérer des stratégies unilatérales agressives, et appelle à une réforme des outils de règlement des différends commerciaux et des normes encadrant les barrières tarifaires.
Le protectionnisme : un risque systémique pour les entreprises
L’analyse de Léa Dauphas met en évidence les enjeux globaux liés au retour du protectionnisme : inflation, ralentissement économique, instabilité des chaînes de valeur, et remise en cause de la gouvernance mondiale du commerce.
Les entreprises, tout comme les gouvernements, doivent renforcer leur résilience stratégique face à une mondialisation de plus en plus fragmentée.
Le protectionnisme : un risque systémique pour les entreprises
L’analyse de Léa Dauphas met en évidence les enjeux globaux liés au retour du protectionnisme : inflation, ralentissement économique, instabilité des chaînes de valeur, et remise en cause de la gouvernance mondiale du commerce.
Les entreprises, tout comme les gouvernements, doivent renforcer leur résilience stratégique face à une mondialisation de plus en plus fragmentée.